Le soleil est au rendez-vous et la terrasse ombragée du Tennis Club de Lyon se prête merveilleusement à notre rencontre. Un lieu que Jessica Ginier, triple championne de France de padel, fréquente assidument depuis neuf ans, enseignant le tennis et le padel aux petits comme aux grands avec une passion et un enthousiasme contagieux !
Joueuse professionnelle de tennis, elle foule les terres battues depuis son plus jeune âge, enchaine revers et volées 3 à 4H par jour à 15 ans et se retrouve 420ème joueuse mondiale et numéro 27 français 3 ans plus tard ! Mais une blessure et les difficultés pour revenir à son meilleur niveau la découragent de poursuivre la compétition. Reconvertie dans l’enseignement, elle obtient son diplôme d’Etat et rejoint le Tennis Club de Lyon, entrainant ses élèves en cours collectifs et individuels.
Eloignée des tournois, mais jamais bien distante des terrains, elle découvre le padel par curiosité il y a 5 ans sans imaginer devenir championne de France à peine deux ans plus tard ! « Alix Collombon, une amie et joueuse de tennis au parcours un peu similaire au mien s’était mise à pratiquer le padel et m’a convaincue d’essayer. Tout de suite je me suis prise au jeu ! Nous avons décidé de jouer en équipe en nous fixant des objectifs. A l’époque, la compétition de padel était à ses balbutiements. Très vite nous avons progressé pour devenir toutes les 2 Numéro 1 français, sacrées championnes de France 3 années consécutives. »
Pour Jessica Ginier, le padel est une révélation qui la ramène sur le chemin de la compétition. « Après avoir longtemps pratiquer le tennis sous la pression d’un sport individuel, j’avais besoin d’évoluer en équipe dans une ambiance plus conviviale. L’univers du padel me correspond davantage. »
Membre de l’équipe de France, elle remporte le championnat d’Europe à Rome, participe à deux championnats du monde. «Avec le Padel je vis de belles expériences riches en émotions que je n’ai pas pu avoir avec le tennis. Aujourd’hui, je m’investis également sur le plan régional pour développer la pratique dans les clubs, il y a beaucoup de choses à faire, c’est très stimulant.»
Le padel, un sport en plein essor
Référente padel au Tennis Club de Lyon, elle constate un engouement croissant pour cette nouvelle discipline à mi chemin entre le tennis et le squash, née il y a 25 ans en Argentine. « Le padel est rapidement devenu le n°1 des sports de raquette en Espagne avant d’arriver progressivement en France qui compte aujourd’hui 600 terrains contre 50 il y a 3 ans ! »
Ludique et accessible à tous, le padel séduit des joueurs de tennis qui progressent facilement grâce à leurs bases techniques mais aussi des débutants qui peuvent prendre rapidement du plaisir dans le jeu. « Techniquement, la notion de placement, les gestes à la volée sont identiques à ceux du tennis mais au padel, en fond de cours, on joue avec la vitre et cela nécessite de réduire les amplitudes et d’être plus réactif. C’est très cardio car les points sont plus longs et nécessitent beaucoup de petits jeux de jambes avant arrière. »
Apprécié notamment pour son jeu en équipe plus ludique et la facilité à progresser rapidement, ce sport compte de plus en plus d’adeptes, dont de nombreux des joueurs de tennis de seconde série qui se sont blessés ou lassés et trouvent une nouvelle alternative au tennis avec toujours le plaisir du contact bal/raquette. « Mais ils ne délaissent pas le tennis pour autant », tient à souligner Jessica Ginier qui s’attache également à faire découvrir le padel à un plus large public qui ne fréquente pas nécessairement les terrains de tennis. « Si j’arrive à les convaincre d’essayer, en général ils sont séduits ! Cette nouvelle pratique permet ainsi de relancer certains Clubs de tennis et de développer la convivialité entre les membres. »
Seuls inconvénients au padel, la lourdeur des raquettes qui ne convient pas aux plus petits (en dessous de 7 ans) et la nécessité de constituer deux équipes de 2 partenaires. Reste que l’engouement pour sa pratique ne fait aucun doute. « Le padel est même devenu le un sport plus populaire que le tennis dans certains pays comme l’Italie et l’Espagne. » Création d’une Licence différenciée de celle du tennis, organisation de tournois d’envergure, développement de raquettes plus légères…, autant de projets dans lesquels Jessica Ginier s’investit. Alors si elle délaisse les terrains quelques mois, le temps de préparer la venue de son premier enfant, elle songe déjà à ses futures compétitions et à son engagement pour promouvoir ce sport en plein essor. Je ne sais pas vous, mais moi elle m’a déjà convaincue !